Consommation de substances et assuétude – Assuétude
Assuétude
Lorsque quelque-chose est ressenti comme agréable, nous voulons le répéter. C’est comme ça pour chaque humain. Tout le monde connaît le sentiment de l’appétence (ou « craving » en anglais). Ce sentiment en soi n’est pas si grave. Mais cela devient un gros problème quant le besoin impérieux de drogues illégales prend de l’ampleur.
Comment commence-t-on avec la consommation de substances ? On fait ce que tant de gens font un jour. On expérimente avec des stupéfiants ou stimulants pour dissiper un sentiment désagréable. Le problème avec la consommation de substances ne se situe pas au début : la plupart des gens s’en tiennent à expérimenter et cessent la consommation dès qu’ils trouvent que les inconvénients l’emportent sur les avantages.
Le problème réside avec ceux qui continuent. Ils trouvent un avantage inestimable dans la consommation. Cet avantage est lié en principe au désir de prendre le contrôle de sa propre vie émotionnelle. Il y a souvent un problème sous-jacent (problème psychiatrique, antécédents d’abus, un traumatisme…). Cela provoque une douleur intérieure continue, de l’agitation ou de la peur.
Du fait de la consommation d’une certaine substance, tout le tableau négatif disparaît pendant un moment. Pour la première fois, on a l’impression qu’on arrive à contrôler l’inconfort et à le supprimer temporairement. Et quand quelque chose est ressenti comme agréable, nous voulons le répéter. Le voyage vers la dépendance est entamé.
La première phase de la dépendance n’apporte que des avantages au consommateur. On voit la vie en rose. Vient ensuite l’accoutumance : il faut augmenter les doses, la sensation agréable est moins intense. Ensuite toute idée plaisir disparait, mais la consommation persiste car elle donne de la structure, tous les jours ou toutes les semaines en cas de consommation le week-end. Vient enfin la phase dans laquelle la consommation ne peut plus être maintenue.
La consommation excessive provoque des dommages sur le plan physique, social et financier, qui souvent éclatent en crise. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’un consommateur envisagera de demander de l’aide. Chercher de l’aide, c’est-à-dire faire confiance à quelqu’un, renoncer à un secret, dire à quelqu’un que vous usez ou abusez d’une substance : cette décision suscite tellement de craintes, que la recherche de l’aide est souvent retardée.
La dépendance comprend tant la dépendance physique que mentale. Surmonter la dépendance physique s’accompagne de symptômes de sevrage. La dépendance mentale – l’idée immuable que vous pensez en avoir besoin au point de ne plus savoir s’en passer – peut durer beaucoup plus longtemps que le besoin physique. De plus, il y a la grande influence de votre entourage immédiat et d’autres facteurs sociaux (des difficultés au travail, la solitude, les conflits…). Il est clair que le traitement doit être global et intégré, et doit aller bien au-delà des soins médicaux.
Liens utiles
- Infor-Drogues: association offrant de l’information, de l’aide, des conseils à tout un chacun confronté d’une façon ou d’une autre, de près ou de loin, à la problématique des drogues
- Le réseau d’Aide aux personnes dépendant de substances (RAT): un réseau d’aide pour les personnes confrontées à des problèmes de dépendance
- Bruxelles-J sur les drogues et les addictions: dossier en ligne pour les jeunes de Bruxelles concernant les drogues et l’accoutumance